The Arab World Geographer


Abstracts


AWG volume 4 number 4
The Arab World Geographer, Winter 2001


abstracts
Ehlers, Mamadouh, Nogué-Font, Albet-Mas, De Haas

résumés en français
Ehlers, Mamadouh, Nogué-Font, Albet-Mas, De Haas



Eckart Ehlers
The Mediterranean City: Arab and Western Encounters—Traditions and Futures
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The Mediterranean city is a distinct urban type¹. Whether located in Europe, in North Africa, or in the coastal regions of Turkey and the Levant, Mediterranean cities are unique and distinct in their histories, in their urban designs, in their architecture, and in their specific functions and hinterland relationships. Greek-Roman planning principles are still visible in many circum-Mediterranean cities, with Oriental or “Islamic” urban designs superimposed not only in Africa or Asia but also on the Iberian peninsula, in Southern Italy, and in significant areas of Greece and the Balkans. European influences are responsible for the most recent layers, creating a unique blend of old and new, of Eastern and Western urbanity. Historically, Mediterranean cities have always been trading hubs and/or residential centres for aristocrats, administrators, traders, and landlords. They still are today. Industrialization came late and remains focussed on a few locations. For the most part, city-hinterland relationships are still characterized by urban dominance. Whether we call it mezzadria, metayage, or khamssat, cities in the circum- Mediterranean world are still central places that dominate their rural hinterlands, while agrotowns form a specific settlement type of their own. Today Mediterranean cities are places of modern encounters: in the Islamic world cities are gateways for Western ideas and lifestyles; in Europe they are gateways for immigration and Africans and Asians seeking work. Tourism is an added feature of the social segregations and differentiations so typical of all Mediterranean cities.

Key words: Mediterranean city, Urban design, Oriental/Islamic influence, European influence, city-hinterland relationships



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La ville méditerranéenne constitue un type urbain distinct. Qu’elles soient situées en Europe, en Afrique du Nord ou sur les côtes de la Turquie et du Levant, les villes méditerranéennes sont uniques et distinctes par leur histoire, leur urbanisme, leur architecture et leur fonctions et relations spécifiques avec leur hinterland. Les principes  de l’urbanisme gréco-romain sont encore visibles dans de nombreuses  villes du pourtour méditerranéen, avec un urbanisme oriental ou ‘islamique’ surimposé, non seulement en Afrique ou en Asie, mais aussi dans la péninsule ibérique, en Italie méridionale et dans de nombreuses régions de Grèce et des Balkans. Des influences européennes sont à l’origine  des couches les plus récentes, créant un mélange unique de vieux et de nouveau, d’urbanité orientale et occidentale. Historiquement, les villes méditerranéennes ont toujours été des centres de commerce et/ou des centres résidentiels pour les aristocrates, les dirigeants, les commerçants et les propriétaires terriens. Elles le sont toujours. L’industrialisation a été tardive et reste localisée. Pour la plupart, les relations entre ville et hinterland sont toujours caractérisées par une prédominance urbaine. Que nous l’appelions mezzadria, metayage ou khamssat, les villes du pourtour du monde méditerranéen sont toujours des places centrales qui dominent leur hinterland rural, tandis que les agrovilles forment un type spécifique d’urbanisation. Aujourd’hui les villes méditerranéennes sont des lieux de rencontres modernes : dans le monde musulman, les villes sont les lieux d’accès aux idées et aux modes de vie occidentaux ; en Europe, elles sont les lieux d’accès à l’immigration pour les Africains et les Asiatiques cherchant un emploi. Le tourisme a ajouté une dimension  supplémentaire aux ségrégations sociales et aux différentiations si typiques de l’ensemble des villes méditerranéennes.

Mots clés : Ville méditerranéenne, conception urbaine, influence orientale et islamique, influence européenne, relations ville-hinterland



Virginie Mamadouh
Constructing a Dutch Moroccan Identity through the World Wide Web
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This paper discusses the position of Moroccan guest workers and their descendants in Dutch society and the emergence of a Dutch Moroccan identity. The paper explores this new identity by looking at the way it is constructed in the media. It focusses on the use of “new media” (especially the World Wide Web) to establish public places in which this Dutch Moroccan identity is expressed and developed and examines how Websites contribute to the social construction of that identity. Three Websites run by and for Dutch Moroccans are scrutinized: Naffer-nl, Maroc.nl, and Maghreb.nl. Methodological issues are addressed before assessing whether an analysis of content pages and forums on these Websites points at the emergence of a symbolic ethnicity, of a community, or of a minority and at the existence of transnational networks.

Key words: Internet, Websites, Moroccan migration, identity, The Netherlands



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Cet article traite de la position des travailleurs immigrés marocains et de leurs descendants dans la société néerlandaise et de l’émergence d’une identité maroco-néerlandaise. L’article explore cette nouvelle identité par le biais de sa construction dans les médias. Il analyse l’usage des "nouveaux médias" (principalement le World Wide Web) pour établir de nouveaux espaces publics dans lesquels celle identité maroco-néerlandaise est exprimée et développée, et pour examiner comment ces sites Web contribuent à la construction sociale de cette identité. Trois sites Web faits pour et par des Marocains néerlandais ont été étudiés : Naffer-nl, Maroc.nl et Maghreb.nl. Après avoir traité des questions méthodologiques, l’article évalue si l’analyse des pages de contenu et des forums sur ces sites Web révèle l’émergence d’une ethnicité symbolique, d’une communauté ou d’une minorité, ainsi que l’existence de réseaux transnationaux.

Mots clés : Internet, sites Web, migration marocaine, identité, Pays-Bas



Joan Nogué-Font
Portraits of Colonial Morocco: Spanish Visitors to the Moroccan Protectorate between 1912 and 1956
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In Spain the concept of Orientalism is constructed to mean Africanism and, more specifically, Moroccanism. The fact that for Spain, Morocco is, effectively, the Orient is due to several factors: Spain’s geographical proximity to the North African coast, and the cultural legacy of Al-Andalus and of Spain’s new colonial adventure in the area at the end of the 19th century. This context gave rise to artistic and literary creations, including travel books, linked to the new territory. This paper analyzes the travel books on the Spanish Protectorate in Morocco written by Spanish authors and published between 1912 (when the Protectorate was established) and 1956 (when Morocco became independent). The aim of the paper is to study the image of Morocco and Moroccans that these travellers transmitted to their reading public. The travel books in question were widely disseminated in Spain and are, therefore, largely responsible for the survival and consolidation of many of the clichés and commonplaces about the Other (the Muslim) that still persist in Spanish society. In view of the fact that Spain has now become the main country of destination for Moroccan emigrants and in view also of the recent serious outbreaks of xenophobia and racism in Spain, it is more than ever necessary to analyze the origin and the development of the images and opinions that underlie these incidents.

Key words: Spanish Protectorate, Orientalism, travel books, Morocco



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En Espagne, le concept d’orientalisme est construit pour signifier « africanisme » et plus particulièrement « marocanisme » Le fait que, pour l’Espagne, le Maroc soit effectivement l’Orient, est lié à plusieurs facteurs : la proximité géographique de l’Espagne et de la côte nord-africaine, l’héritage culturel d’Al-Andalus et l’aventure coloniale de l’Espagne à la fin du XIXe siècle. Ce contexte a donné lieu à des créations artistiques et littéraires, romans de voyage inclus, en rapport avec le nouveau territoire. Cet article analyse les romans de voyage sur le Protectorat espagnol au Maroc, écrits par des auteurs espagnols et publiés entre 1912 (lorsque le Protectorat a été établi) et 1956 (lorsque le Maroc devint indépendant). Notre objectif est d’étudier l’image du Maroc et des Marocains que ces voyageurs ont transmis à leurs lecteurs. Ces romans de voyage ont été largement disséminés en Espagne et sont pour cela largement responsables de la persistance et du renforcement de nombreux clichés et idées toutes faites sur l’Autre, le Musulman, qui persistent dans la société espagnole. L’Espagne étant devenue l’un des principaux pays de destination pour les émigrés marocains, et vu les récentes éruptions de xénophobie et de racisme dans ce pays, il est plus que jamais nécessaire d’analyser les origines et le développement des images et des opinions qui inspirent ces incidents.

Mots clés : protectorat espagnol, orientalisme, romans de voyage, Maroc



Abel Albet-Mas
Urban and Regional Planning in Colonial Morocco: From Protection to Exploitation
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During their colonial years in Morocco, both France and Spain adopted an official discourse that was protectionist and paternalistic: the supposed task of civilizing a “virgin space” where, from the perspective of progress and modernization, everything “had to be done” contributed to the elaboration of many urban and regional plans. Both the discourse and the plans masked an intention to exploit and control. Proximity to Europe, joint actuation with other colonial powers in Tangiers, and some rivalry with what Lyautey was doing in French Morocco, raised the level of Spanish colonizing operations. French interventions were the model to be followed: French urban planning offered an excellent example of systematic tactics for occupying, controlling, transforming, and exploiting Moroccan territory and Moroccan society. Yet although part of the Spanish colonial legacy in Morocco was an unusual effort to create many urban, regional, and thematic plans (this planning was even previous to and better than what was done in Spain), only a few parts of some of these plans were implemented. The result was that urban and rural Morocco were only partially modernized and in fact, only a few of the usual colonial processes of resource exploitation and popular submission were involved. Under Franco's regime the official justification for this lack of efficiency was a supposed tolerance of and respect for Moroccans.

Key words: urban planning, regional planning, colonialism, Morocco



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Durant leurs années de colonisation au Maroc, la France et l’Espagne ont adopté un discours officiel protectionniste et paternaliste : la prétendue mission civilisatrice dans un "espace vierge" où, du point de vue du progrès et de la modernisation, "tout était à faire". Cela a conduit à l’élaboration de plusieurs plans d’aménagement urbain et régional. Dans les deux cas, français et espagnol, le discours et les plans ont dissimulé des visées d’exploitation et de contrôle. La proximité de l’Europe, l’action conjointe avec d’autres pouvoirs coloniaux à Tanger, et une certaine compétition avec ce que Lyautey faisait au Maroc français, ont élevé le niveau des opérations coloniales espagnoles. Les interventions françaises étaient le modèle à suivre : l’aménagement urbain français présentait un excellent exemple des tactiques systématiques mises en œuvre dans le but de contrôler, d’occuper, de transformer et d’exploiter le territoire et la société marocaine. Bien que l’héritage colonial espagnol au Maroc démontre un effort inhabituel de production de nombre de plans urbains, régionaux et sectoriels (cette planification étant antérieure et de qualité supérieure par rapport à ce qui se faisait en Espagne), seulement quelques parties de ces plans ont été réalisées. La résultante fut une modernisation partielle du Maroc urbain et rural qui n’a mis en œuvre que quelques-uns des processus coloniaux habituels d’exploitation des ressources et d’asservissement des populations. Pendant le régime franquiste, l’explication officielle de ce manque d’efficacité était une prétendue tolérance et le respect des Marocains.

Mots clé: aménagement urbain, aménagement régional, colonialisme, Maroc




Hein de Haas
Migration, Development and Agricultural Change in The South-Moroccan Todgha Valley
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The impact of migration on development in migrant-sending communities in the developing world has been the subject of heated debate, in which pessimistic views tend to dominate. On the basis of a survey among 415 households in four oasis villages located in the south-Moroccan Todgha valley, migration-development linkages are explored. The analysis shows that international migrant households generally invest significantly more than internal migrant and non-migrant households in local economic activities. Several obstacles, however, prevent the (high) development potential of migration from being fully realized. The results demonstrate that researchers should, perhaps, move beyond the rather simplistic negative-versus-positive debate on migration, since a wide range of development responses to migration is, in fact, possible. Depending on the local context, remittances enable migrants to invest in local economic activities as much as to withdraw from them.

Key words: Migration, rural development, agriculture, Morocco



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L’impact de la migration sur le développement dans les régions d’origine des migrants des pays en développement est l’objet d’un débat passionné, dans lequel les perspectives pessimistes ont tendance à dominer. Fondée sur une enquête menée auprès des 415 ménages dans quatre villages des oasis de la vallée du Todgha au Maroc méridional, les rapports entre les migrations et le développement sont explorés. L’analyse révèle que les ménages impliqués dans les migrations internationales ont tendance à investir sensiblement plus dans des activités économiques locales que les ménages non-migrants ou ceux impliqués dans les migrations internes. Cependant, un certain nombre d’obstacles explique que les potentialités de développement élevées de la migration sont loin d’être entièrement exploitées. Les résultats montrent que les chercheurs devraient aller au-delà du débat réducteur entre les aspects « négatifs » ou « positifs » des migrations, car une large gamme de réactions face au fait migratoire est en fait possible. En fonction du contexte local, les transferts financiers liés à la migration permettent aux migrants autant d’investir dans les activités économiques locales que de s’en dégager.

Mots-clés : Migration, développement rural, agriculture, Maroc


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Contact: V.D.Mamadouh@frw.uva.nl  |   Last update: 17 May 2002