The Arab World Geographer


Abstracts


AWG volume 7 number 1-2
The Arab World Geographer, Spring /Printemps  &  Summer / Été 2004

Article

abstract
Masalah Shuraydi Barhoum Brennan Garcia-Ramón/Kirby/Luna/Ruidor/Zusman Kobayashi Slater Falk Falah&Flint

résumé en français

Masalah Shuraydi Barhoum Brennan Garcia-Ramón/Kirby/Luna/Ruidor/Zusman Kobayashi Slater Falk Falah&Flint



Nur Masalha
Edward W. Said and Rethinking the Question of Palestine

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Edward W. Said has been described as both "the conscience of Palestine" and a citizen of the world. The paper explores his thinking on the question of Palestine over three decades. He played a key role in transforming international discourse on Palestine: issues such as the 1948 Palestinian Nakba, Palestinian dispossession, Palestinian oral history, the "right of return" of the Palestine refugees, the authoritarianism and corruption of the Palestinian Authority constituted some of Said's concerns. Said's search for an alternative to the flawed Oslo process led him back to the one-state solution, based on equality and justice and a joint Palestinian-Israeli struggle. Said's rethinking of the Palestine question was an indictment of the narrow brand of ethnic (Jewish and Arab) nationalism. For him, Zionist "ethnocracy" and settler colonialism had brought about the death of the two-state solution, and this meant that the architects of the Oslo accord had inadvertently set the stage for a single, non-sectarian state in historic Palestine. Rather than a political program for a future settlement, he offered the prospect for a vision that can only derive from a long-term Palestinian-Jewish struggle for equality, expressed within a single, secular, democratic framework.

Key words: Edward Said, question of Palestine, struggle for equality



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Edward W. Saïd a été décrit à la fois comme " la conscience de la Palestine " et un citoyen du monde. Cet article examine sa pensée sur la question de la Palestine au cours des trois dernières décennies. Il a joué un rôle-clé dans la transformation du discours international sur la Palestine. Des questions comme la Nakba palestinienne de 1948, la dépossession palestinienne, l'histoire orale palestinienne, le " droit au retour " des réfugiés palestiniens, l'autoritarisme et la corruption de l'Autorité palestinienne, constituent les thèmes de Saïd. Sa recherche d'une alternative pour le défectueux processus d'Oslo, l'a reconduit à l'option de l'état unique, basé sur l'égalité et la justice et un combat commun palestinien-israélien. Sa reconsidération de la question palestinienne était une dénonciation d'un modèle de nationalisme ethnique (juif et arabe). Pour lui, l' " ethnocratie " sioniste et le colonialisme ont provoqué la fin de la solution des deux États et cela veut dire que, par inadvertance, les architectes des accords d'Oslo ont préparé le terrain pour un état unique et non-sectaire en Palestine historique. Plutôt qu'un programme politique pour un accord futur, Saïd offrait la perspective d'une vision ne pouvant émaner que d'un combat palestinien-juif de longue haleine, pour l'égalité dans un cadre unique séculaire et démocratique.

Mots-clés : Edward Saïd, question palestinienne, combat pour l'égalité



Muhammad A. Shuraydi

Edward W. Said: A Faithful Narrator of Palestinian Dispossession and Staunch Opponent of the Oslo Accords

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This paper examines the legacy of Edward Said within the context of the Palestinian question dating back to the publication of his The Arab Portrayed (1970). The basic features of Said's discursive analysis of Palestinian dispossession are extracted and explored. These include: Orientalism and the fabrication of facts; the narration of Palestinian history in its own right without distortion and reduction as a function of Zionism; the need for intellectuals in the West to critically evaluate their role vis-à-vis Palestinian dispossession and the distortion of its narration in the West; the need for reconciliation between Palestinians and Israeli Jews, including his call for a one binational secular democratic state for both Israelis and Palestinians; his insistence on a narrative of inclusion of the Palestinian people and their rights, including self-determination and liberation. Campaigns slandering his Palestinian identity, academic credibility, and professional integrity were waged by Zionists and pro-Israeli sympathizers. The chapter elucidates these attempts. It also focuses on his principled opposition to the Oslo Accords that he viewed as a "Palestinian Versailles". Their eventual failure to produce peace substantiates Said's prediction of "the end of the peace process."

Key words: Edward Said, question of Palestine, Palestinian narrative, Oslo Accords



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Cet article examine l'héritage d'Edward Saïd dans le contexte de la question palestinienne depuis la publication de The Arab Portrayed (1970). Les traits fondamentaux de son analyse discursive de la dépossession palestinienne sont identifiés et explorés. Ceux-ci incluent : l'Orientalisme et la fabrication de faits, la narration de l'histoire palestinienne pour elle-même sans sa distorsion et sa réduction comme fonction du sionisme; la nécessité pour les intellectuels occidentaux d'évaluer de façon critique leur rôle par rapport à la dépossession palestinienne et la distorsion de sa narration en Occident; la nécessité de la réconciliation entre Palestiniens et Juifs israéliens, son appel à la création d'un état binational séculaire et démocratique pour les Israéliens et les Palestiniens; son insistance sur des récits qui incluent le peuple palestinien et ses droits, y compris son autodétermination et sa libération. Des campagnes calomniant son identité palestinienne, sa crédibilité académique, et son intégrité professionnelle ont été conduites par des sympathisants sionistes et pro-israéliens. L'article commente ces tentatives. Il discute aussi de son opposition de principe aux accords d'Oslo qu'il voyait comme un " Versailles palestinien ". Leur échec à produire la paix donne raison aux prédictions de Saïd au sujet de " la fin du processus de paix ".

Mots-clés : Edward Saïd, question palestinienne, récit palestinien, accords d'Oslo



Khalil Barhoum

Edward Said: The Man, His Works, and His Cause

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To say that Edward Said occasioned a great number of Western scholars to view the Palestinian issue in a fairly measured fashion is to state the obvious indeed. Not only was Said a formidable intellectual force to be reckoned with, but he also succeeded in being a catalyst who helped move the cause along, becoming quite instrumental in shaping the Western debate over Palestine through the better part of the previous three decades. To some extent, almost single-handedly, he was able to affect the fairly entrenched terms of the debate, question and modify its prevailing terminology, and provide a more favourable context for the relevant discourse, one that acknowledged the yet unexplored Palestinian narrative as a legitimate complement-if not outright alternative-to the received wisdom of years past. With each new literary and political affirmation, his towering presence on the American literary and cultural scene grew larger and became more difficult to ignore. As with most intellectual giants, his commitment to his principles and ideals grew in proportion to his detractors' never-wearying attempts to vilify him or impugn his motives; and so did the deep-seated admiration felt for his assiduous defence of his people and of all powerless people around the globe. How much his humanist impulse and intellectual commitment owed to his personal experience as a Palestinian is, of course, hard to gauge; however, it can be said that Said the humanist was made a better humanist by Said the Palestinian, and vice versa.

Key words: dispossession, exile, Orientalism, intellectual humanism, Islam, al-Nakba



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Il va sans dire qu'Edward Saïd a conduit un grand nombre de chercheurs occidentaux à porter un regard nuancé sur la question palestinienne. Non seulement Saïd était-il un grand intellectuel devenu incontournable, mais à titre de catalyseur au service de la cause palestinienne, il a donné forme au débat occidental sur la Palestine pour une bonne partie des trois dernières décennies. Dans une certaine mesure, il a été capable, presque seul, d'influer sur les dimensions les plus polarisées du débat, de remettre en question et de modifier sa terminologie dominante, et de produire un contexte plus favorable à un discours qui reconnaît la contribution légitime, sinon entièrement alternative, du récit palestinien, jusqu'alors peu exploré, à la vision conventionnelle qui a longtemps prévalu. À chaque nouvelle prise de position littéraire et politique, sa colossale présence sur la scène littéraire et culturelle américaine augmentait et devenait plus difficile à ignorer. Comme pour la plupart des géants intellectuels, sa fidélité envers ses principes et ses idéaux s'est raffermie à la faveur des tentatives inlassables de ses détracteurs de le diaboliser ou de discréditer ses motivations. On peut en dire autant au sujet de l'admiration dont il fit l'objet pour sa défense indéfectible de son peuple et de tous les peuples impuissants du monde. Dans quelle mesure son impulsion humaniste et son engagement intellectuel sont-ils reliés à son expérience personnelle en tant que Palestinien? Cela est évidemment difficile à évaluer. On peut cependant affirmer que Saïd le Palestinien fit de Saïd l'humaniste un meilleur humaniste, et inversement.

Mots-clés : dépossession, exil, Orientalisme, humanisme intellectuel, Islam, al-Nakba



Timothy Brennan
Places of Mind, Occupied Lands: Edward Said and Philology

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In Beginnings (1975a) Edward Said set out to revamp Comparative Literature-not in the spirit of creating a new theory but in homage to a literary past. Specifically, 19th- and early 20th-century European philologists like Edward Lane, Ernest Renan, and Raymond Schwab-the stars of Orientalism (1978)-demonstrated the literary methods and styles that allowed critics to play a decisive public and political role. Prevalent arguments over Said's Palestinian identity miss the more crucial aspect of his work, which insistently elaborated how to write and speak as a public person: a prolonged inquiry into the mechanics of being so. Falling neatly between two generations of European émigrés to the United States (one philological, the other deconstructive), Said rejected 1980s critical trends, finding in deconstruction an obscure and gullible "system." Theory represented an unwitting echo of the worst aspects of 19th-century philology (Renan's textual "science"). By contrast, it was the humanism of writers like Schwab or Antonio Gramsci that proved able to transmute the elusive language of the literary spirit into an urgent and contemporary issue of intellectual method. In Culture and Imperialism (1993), Said gives these ideas a more concrete referent by looking at non-Western literature in terms of space as territory. "Space" in literature was, for him, decidedly not a trope. The imperial plunder of geographical spaces by European colonization was, at least in part, the horribly real outcome of ideas created by literary men and women.

Key words: philology, humanism, system, intellectual generalism, organizational belonging



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Dans Beginnings (1975a) Edward Saïd se donne la tâche de changer la littérature comparée - pas dans le but de créer une nouvelle théorie mais bien en hommage à un passé littéraire. Particulièrement, les philologues européens du dix-neuvième et du début du vingtième siècle, comme Edward Lane, Ernest Renan et Raymond Schwab- les vedettes d'Orientalisme (1978)-exposent les méthodes et les styles littéraires qui permettent aux critiques de jouer un rôle public et politique décisif. Les idées reçues au sujet de son identité palestinienne passent à côté de l'aspect le plus crucial de son oeuvre, qui se penche de manière résolue sur les façons d'écrire et de parler en tant que personne publique: une enquête prolongée sur la mécanique d'une telle existence. Situé entre deux générations d'émigrés européens aux Etats-Unis (l'une philologique, l'autre déconstructiviste), Saïd rejetait les tendances critiques des années 1980, voyant dans la déconstruction un "système" obscure et naïf. La théorie représentait un écho involontaire des pires aspects de la philologie du dix-neuvième siècle (la " science " textuelle de Renan). En revanche, c'est l'humanisme d'auteurs comme Schwab ou Antonio Gramsci qui s'est avéré capable de transformer le langage élusif de l'esprit littéraire en une problématique contemporaine et urgente de la méthode intellectuelle. Dans Culture et Imperialisme (1993), Saïd donne à ces idées un référent plus concret en examinant la littérature non-occidentale en terme d'espace et de territoire. Avant lui, l' " espace " n'était décidément pas une figure de rhétorique en littérature. Le pillage impérial d'espaces géographiques par la colonisation européenne fut, au moins en partie, le résultat réel et horrible des idées créées par des hommes et des femmes de lettres.

Mots-clés: philologie, humanisme, système, généralisme intellectuel, appartenance organisationnelle



Maria Dolors Garcia-Ramón, Andrew Kirby, Antoni Luna, Lluis Riudor, and Perla Zusman
The Occidental Tourist: Said, Orientalism, and the Mediterranean

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At the close of the 19th century, an emergent urban bourgeoisie in Catalonia emulated its counterparts in more affluent European countries and developed distinctive cultural behaviour, such as travel to exotic locations. Egypt, and particularly Cairo, became a preferred destination. The initial aim of this paper is to present the images of Cairo as reflected in the travel narratives of several Catalan travellers. Although this was a familiar fascination, it reveals greater complexities concerning the relations between East and West, between different regions of the Mediterranean, and even within Spain itself. From these narratives, we initiate a critique of Orientalism on the grounds that duality necessarily masks more than it reveals.

Key words : Catalan Travelers, Opera Aida, Orientalism, Cairo



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Vers la fin du dix-neuvième siècle, une bourgeoisie urbaine naissante en Catalogne, faisant siennes les pratiques culturelles de leurs pairs dans des pays européens plus riches et plus avancés, développa des pratiques culturelles distinctives, comme le voyage exotique. L'Égypte, en particulier Le Caire, devint une destination privilégiée. Cet article a pour but initial de présenter les images du Caire exprimées dans les récits de voyages de plusieurs voyageurs catalans. Au-delà d'une fascination bien connue, les textes montrent davantage de complexités dans les relations entre l'Est et l'Ouest, entre les différentes régions de la Méditerranée et à l'intérieur de l'Espagne elle-même. À partir de ces récits, nous développons une critique de l'Orientalisme en nous fondant sur le fait que la dualité masque nécessairement plus qu'elle ne dévoile.

Mots-clé: voyageurs catalans; l'opéra Aïda, Orientalisme, Le Caire



Audrey Kobayashi
Geography, spatiality, and racialization: The Contribution of Edward Said

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For anti-racist geographers, Said's greatest contribution has been to provide some of the intellectual tools to advance the political project of overcoming the effects of a millennium of racialization. His recognition that the geographical imagination is fundamentally based upon a colonial history of the construction of the racialized Other has coincided with the development of an interest in racialization by critical geographers. Both geographers and cultural theorists have for the most part, however, relied upon a notion of "space" as either a container or a setting for "race," rather than viewing spatiality as a form of human relationship, based on a double action of establishing distance and proximity. The practice of racialization involves the fundamental act of creating difference by setting the Other at a distance, while setting up a relationship of domination. Jean Paul Sartre's concepts of distance and negation allow for a complex, historically situated understanding of spatiality. Said contributes most effectively to understanding spatiality as human relationship in his earlier work, Orientalism, where he does not discuss space, than in his later work, Culture and Imperialism, where he does. His former contribution provides scope for re-projecting the geography of human relations.

Key words: Edward Said, Jean-Paul Sartre, racialization, spatiality



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La contribution d'Edward Saïd à 1a prise de conscience des fondements de l'imaginaire géographique dans l'histoire coloniale de la construction d'un Autre racialisé, a coïncidé avec le développement d'un intérêt pour la racialisation chez les géographes critiques. Cependant, la plupart des géographes et les théoriciens de la culture se sont fiés à une notion de l' " espace " comme contenant ou comme décor pour la " race ", plutôt que de voir dans la spatialité une forme de relation humaine, basée sur une double action d'établissement de la distance et de la proximité. La pratique de racialisation implique l'acte fondamental de créer de la différence en mettant l'Autre à distance, tout en établissant une relation de domination. Les concepts de distance et de négation élaborés par Jean-Paul Sartre permettent une compréhension complexe et historiquement située de la spatialité. Saïd contribue plus efficacement à une appréhension de la spatialité comme relation humaine dans son œuvre antérieure, Orientalisme, où il ne parle pas d'espace, que dans son œuvre ultérieure, Culture et Impérialisme, où il le fait... Le premier ouvrage donne le champ libre à la re-mise en perspective de la géographie des relations humaines.

Mots-clés: Edward Saïd, Jean-Paul Sartre, racialisation, spatialité



David Slater
The Gravity of Imperial Politics: Some Thoughts on Power and Representation

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This article takes as its point of departure Edward Said's consistent emphasis on the need to examine critically and challenge the imperialism of U.S. power. In much of the literature on globalization the specificity of U.S. imperial politics has been left out of account, and yet today, more than ever, and especially in the wake of the invasions of Afghanistan and Iraq, it is crucial to prioritize the analysis of U.S. imperial globality. I discuss two intersecting dimensions of the imperial problematic: (a) the specificity of imperial politics as written and deployed by the United States and (b) the interweaving of geopolitical power and the subordinating representations of imperialized peoples. Overall, the imperial relation is defined in terms of three interlocking elements: (a) an invasiveness of power that has effects in relation to resources as well as culture and politics; (b) a discursive imposition of the imperial power's own values and practices; and (c) a pervasive lack of respect and recognition of the societies that are brought under imperial control. Above all, the gravity of imperial politics is constituted by the effects of a power that intervenes, violates, and penetrates. The article takes U.S.-Cuban relations as an illustrative example of the imperial encounter and concludes by re-emphasizing the urgent need to contest those kinds of knowledges and representations that underwrite the continuation of imperial politics.

Key words: power, representation, Imperial politics, U.S.-Cuban relations



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Cet article prend comme point de départ l'insistance systématique d'Edward Saïd sur la nécessité de remettre en question et de critiquer l'impérialisme du pouvoir des États-Unis. Dans nombre de publications sur la mondialisation, la spécificité de la politique impériale des États-Unis est escamotée de l'analyse ; cependant aujourd'hui plus que jamais, en particulier avec les invasions de l'Afghanistan et de l'Iraq, il est crucial d'analyser la mondialité impériale des États-Unis. J'examine deux dimensions entrecroisées de la problématique impériale: (a) la spécificité de la politique impériale telle qu'écrite et mise en pratique par les États Unis et (b) l'entrelacement du pouvoir géopolitique et des représentations asservissantes des peuples dominés. Généralement, la relation impériale est définie en terme d'éléments inter-reliés: (a) l'envahissement du pouvoir qui a affecté la relation aux ressources de même qu'à la culture et la politique; (b) l'imposition discursive des valeurs et des pratiques du pouvoir impérial; et (c) un manque généralisé de respect et de reconnaissance pour les sociétés mises sous tutelle. D'abord et avant tout, la gravité de la politique impériale est constituée par les effets du pouvoir qui intervient, viole et envahit. Cet article prend les relations entre les États-Unis et Cuba comme exemple illustrant la confrontation impériale, et conclut en insistant sur le besoin urgent de contester les formes de connaissances et de représentations qui cautionnent la poursuite de la politique impériale.

Mots clés: pouvoir, représentation, politique impériale, relations États-Unis - Cuba 



Richard Falk
Orientalism and International Law: A Matter of Contemporary Urgency

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Inspired by Edward Said's writing, this article considers Orientalism as a lens through which to observe the operations of international law in the contemporary world. Orientalist perspectives can be associated, first of all, with efforts by the West to impose a self-serving conception of world order on the non-West, a dynamic that currently is most clearly associated with the American project to achieve global dominance. International law presented as a universalizing framework is both a facilitator of this project and an obstacle to its realization. To cope constructively with the Orientalist appropriation of international law in a post-colonial world presupposes a critical stance toward the geopolitical manipulation of norms. At the same time, the critical undertaking should not produce a repudiation of international law, but rather its re-appropriation for purposes associated with the humane global governance of the peoples of the world. Challenging American imperial undertakings, such as the Iraq War, by reference to international law illustrates such a process of re-appropriation, making use of the universalizing values and language of law to oppose aggressive war making and other forms of destructive behaviour by leading political actors. The argument proceeds by way of illustration, citing both efforts to obtain geopolitical exemptions from restrictive norms and popular movements to inhibit the projection of power by mobilizing political support on behalf of such norms.

Key Words: International law, Orientalism, geopolitics, colonialism, war



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Inspirés par les écrits d'Edward Saïd, cet article envisage l'Orientalisme comme un prisme au travers duquel observer les opérations du droit international dans le monde contemporain. Des perspectives orientalistes peuvent être associées, en premier lieu, aux efforts de l'Occident pour imposer une conception complaisante de l'ordre mondial au reste du monde, une dynamique qui est actuellement plus clairement associée au projet américain d'obtenir sa suprématie mondiale. Le droit international, présenté comme un cadre universalisant, est à la fois un support pour ce projet et un obstacle à sa réalisation. Faire face de façon constructive à l'appropriation orientaliste du droit international dans un monde post-colonial présuppose une attitude critique à l'égard de la manipulation géopolitique des normes. En même temps, cette entreprise critique ne saurait donner lieu au rejet du droit international, mais plutôt à sa ré-appropriation pour des fins associées avec la gouvernance mondiale et humaine des peuples du monde. Contester l'entreprise impériale américaine, ainsi que la guerre en Iraq, dans le cadre du droit international, illustre un tel processus de ré-appropriation, utilisant les valeurs et le langage universalisant du droit qui conteste la guerre agressive et les autres formes de comportements destructifs des principaux acteurs politiques. La démonstration procède à l'aide d'exemples, abordant à la fois les efforts pour obtenir des dispenses géopolitiques aux normes restrictives et les mouvements populaires pour interdire la projection du pouvoir par la mobilisation de soutien politique au nom de telles normes.

Most-clés : droit international, Orientalisme, géopolitique, colonialisme, guerre



Ghazi-Walid Falah & Colin Flint
Geopolitical Spaces: The Dialectic of Public and Private Space in the Palestine-Israel Conflict

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The four-year-old al-Aqsa Intifada is portrayed by Israel and much of the American media as attacks in public space that prevented the operation of "normal" civil society. The source of the threat to Israeli public spaces is projected as emanating from the Palestinian private spaces of family households. Destruction of these private spaces is justified by the dialectical portrayal of Israeli public space; both then become geopolitical spaces. Israel has also attacked Palestinian public space-schools and Palestinian Authority offices-and has virtually demolished the infrastructure necessary to allow the administration of civil affairs to function and to act as an envelope for a public sphere. Using NGO reports, this paper highlights the experience of the ordinary Palestinians caught up in this dialectic of violence and resistance: the destruction of Palestinian public and private spaces to "secure" the Israeli state and the targeting of Israeli public space as a politics of Palestinian desperation, in the absence of talk and negotiation. The implication of this dialectic is twofold. First, annihilation of Palestinian public space prevents the actual everyday practices of citizenship that would be necessary for a viable Palestinian state. Second, Israel's geopolitics has involved a demonization of private space, with the logical consequence that at the scale of the individual the Palestinian is also represented in a negative way. Israeli control of individual Palestinians is established through the destruction of their private spaces, justified as the defence of Israeli public space and the dialectical nullification of Palestinian public space.

Key words: Palestinian private and public space, Israeli public space, Intifada 



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L'Intifada al-Aqsa est représentée par Israël et une bonne partie des médias américains comme autant d'attaques dans l'espace public qui entravent le déroulement d'une société civile " normale ". La source de la menace pour les espaces publics israéliens est présentée comme émanant des espaces privés et domestiques palestiniens. La destruction de ces espaces privés est justifiée par une représentation dialectique de l'espace public israélien : tous deux deviennent ainsi des espaces géopolitiques. Israël a aussi attaqué l'espace public palestinien - des écoles et les bureaux de l'Autorité palestinienne - et a pratiquement détruit l'infrastructure nécessaire au fonctionnement de l'administration des affaires civiles et faisant office de cadre à l'espace public. Sur la base de rapports d'ONG, cet article met en lumière l'expérience de Palestiniens ordinaires coincés dans cette dialectique de violence et de résistance : la destruction des espaces publics et privés palestiniens pour " défendre " l'État israélien et le ciblage des espaces publics israéliens comme politique palestinienne du désespoir, en l'absence de pourparlers et de négociations. Les implications de cette dialectique sont doubles. D'une part, l'annihilation de l'espace public palestinien entrave les pratiques quotidiennes de la citoyenneté nécessaires à un État palestinien viable. D'autre part, la stratégie géopolitique d'Israël implique une diabolisation de l'espace privé qui a pour effet de représenter les Palestiniens à l'échelle individuelle également de façon négative. Le contrôle israélien des Palestiniens sur le plan individuel est assuré par la destruction de leurs espaces privés, laquelle est justifiée comme la protection de l'espace public israélien et par l'annulation dialectique de l'espace public palestinien.

Mots-clés: Espaces privé et public palestiniens, espace public israélien, Intifada


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